Le site de Jacques Chevalier

Le Pied

mon pied gauche cassé aura 8 ans le 23 décembre 2019 ça se fête !

Une page spéciale sur un événement qui a bouleversé ma vie dans bien des domaines, qui fait que, chaque jour, surtout en fin de journée, la souffrance se rappelle à moi.

C'était un vendredi matin, il pleuvait. De ce temps-là je vivais à Marbais, dans le sud du Brabant Wallon non loin des provinces de Namur et du Hainaut. J'étais en ménage depuis 2010 avec Françoise P. dans sa maison sur la Chaussée de Namur. Je travaillais à mi-temps au CPAS de Liège les mardi, mercredi et jeudi (matin) et fin 2011 nous étions en grève le jeudi 22 décembre qui fut, sans que je m'y attende, mon dernier jour de travail.

Pour être au piquet de grève dès potron-minet j'avais logé chez mon amie Lucrèce H. la veille, non loin de ma boîte et je devais encore y loger la nuit de jeudi à vendredi puisque les trains étaient aussi en grève. Mais, ce qui aurait pu m'éviter mon accident vendredi matin ne s'est pas passé, Françoise est venue à Liège me chercher le jeudi soir pour ne pas que je loge une nouvelle fois chez mon amie. (avec laquelle je n'ai jamais eu de rapports autres que ceux de la stricte et vraie amitié).

Le vendredi matin donc, j'étais presque seul à la maison, un des fils de Françoise était en congé et venait de se lever, il allait prendre sa douche, sa mère était à son école (elle était institutrice à Court Saint Etienne, à 15 kms de chez nous). Il me prit l'idée d'aller vider les seaux de copeaux de bois avec les excréments de la famille de notre toilette sèche dans le réservoir de planches de palettes servant à faire notre compost, au fond du jardin. Le temps dehors était à la pluie froide, et pour aller plus vite, au lieu de mettre mes chaussures à lacets j'ai pris les savates de ma compagne, bien mal m'en a pris car dans la pelouse il y avait une petite dénivellation et avec cette herbe mouillée j'ai glissé et suis tombé sur mon derrière, je me souviens avoir laché mes deux seaux de copeaux garnis, les voir me retomber dessus et avoir une grosse douleur dans le bas du dos et à un bras. J'étais couché sur l'herbe mouillée et la pluie redoublait d'intensité, j'ai voulu me relever mais mon pied me semblait comme mort, ne répondant pas à mon mouvement alors, assis sur le sol j'ai regardé mon pied gauche qui n'était plus dans la savate et j'ai vu un spectacle étrange, tout à coup, sur le côté de ma malléole interne une bosse s'avançait à toute vitesse dans ma chaussette. Là je me disais que c'était sûr que je n'irais pas à Vottem devant le centre fermé comme chaque année pour le réveillon de Noël pour les prisonniers de cette prison pour innocents, conscient de m'être cassé le pied.

A ce moment on s'aperçoit que les circonstances permettent de se dépasser, d'accomplir des choses qu'on eut cru impossibles à réaliser en temps ordinaire... je me suis mis à ramper à la force d'un pied et de mes bras vers la maison en descendant même les quelques marches conduisant à la véranda, le tout sous une pluis battante avec une douleur de plus en plus vive au pied gauche, criant au plus fort à Clément - qui ne m'entendait pas sous la douche avec la sono à fond. Il finit par m'entendre et m'aida à rentrer dans la véranda, il appela sa mère qui appela ma doctoresse et une demie-heure plus tard elles arrivaient en même temps et ma doctoresse après un rapide toucher dit à Françoise de me conduire aux urgences le la Clinique à Ottignies....

Le début d'une histoire qui aurait pu être brève, me bloquant un mois, deux maximum, c'était, bien évidemment, un sort qui ne m'était pas réservé. Un pied cassé, pour la plupart des gens, cela se soigne vite, un peu de kiné et c'est vite un mauvais souvenir... Pour moi, c'est toujours d'actualité et je porterai ce fardeau encore de nombreuses années (ou moins si je meurs plus vite).

Les images qui suivront dans cette rubrique vous montreront mon pied après les opérations, les cicatrices qui ont mis plus d'un an à se fermer.

Le mardi 27 décembre 2011 j'ai été opéré à Ottignies, on m'a mis des plaques et des vis dans le pied, j'ai eu très mal durant les deux jours qui suivirent : poire à morphine et daffalgans à fortes doses, rien d'autre car souffrant d'arythmie permanente j'ai un régime médicamenteux très strict avec des exigences particulières qui m'empêchent de bénéficier d'autres médicaments contre la douleur.

J'ai pu passer le réveillon du nouvel an près de la famille de Françoise, dans la chambre à côté avec un menu plus spécifique pour moi, un steak-friles avec de la béarnaise et de la glace sans sucre au dessert, le 3 ou le 4 janvier les plaies de l'opération se sont mises à pisser le sang, ma docteresse touvait mon sang fort noir et malodorant, retour à l'hopital où on me détecta le virus dit "des hopitaux", et vite de me retirer les vis et plaques de peur qu'ils servent d'abris pour mon staphylocoque doré... Et hop, mis en isolement, chambre particulière, couleur jaune, tout qui entrait dans ma chambre se devait d'être couvert de la tête aux pieds d'un scaphandre en papier jaune.

Un mois d'isolement le temps pour les antibiotioques à fortes doses de liquider cette maudite bestiole.

Evidemment plus question de me remettre les plaques et les vis, donc une plus grande faiblesse de mon pied, donc plus de séances de kiné à l'hopital puis à Marbais et de s'apercevoir que les plaies refusaient de cicatriser nécessitant des soins infirmiers tous les jours, samedi et dimanche compris, là j'ai été servi, presque deux ans avec les infirmières à domicile, 2 euros par jour, 60 par mois et à ma charge en plus des daffalgans et divers autres soins non repris par la mutuelle, avec 60 % de mon salaire à mi temps...

Et vivre des mois au lit, ne plus avoir de rapports sexuels qu'épisodiquement, et début 2013 fin définitive de ces rapports avec Françoise pour une vie commune, amicale mais sans se toucher... Et puis fin 2013, de commun accord, me chercher une  autre compagne de lit, épisodique, pour l'hygiène, sans lendemain... Sans remettre en cause le système de notre vie économique, d'autant que - en tant que pensionné - je retrouvais un budget plus intéressant, 400 euros de plus par mois, et moins de soins coûteux, les plaies commençant enfin à cicatriser.

Début janvier 2014, rencontre avec Ariane, Françoise est contente pour moi, même si elle n'apprécie guère que j'aie des projets avec Ariane et pas rien que pour coucher avec. En 2012 j'avais vendu ma maison de Cheratte, moins que ce que j'en escomptais mais assez pour payer mes dettes et crédits, assez aussi pour aider Françoise à faire exécuter par son frère, en noir, des travaux pour plus de 30.000 euros, assez pour m'engager dans l'achat par mensualités après un solide acompte de 3000 € cash pour une voiture, divers achats et investissements (frigo, lave-vaisselle, diverses choses et participation sur la nouvelle chaudière et les pellets allant avec, sans oublier mon "loyer" à 500 €/mois). Tout cela ne dura guère car en mai 2014  je m'établissais pour de bon avec Ariane, et, comme par miracle, mes plaies au pied se refermèrent.

Dans les autres photos que celles de mon pied on me voit en chaise roulante, avec une béquille puis une canne, j'en ai utilisé plusieurs de ces cannes toutes ces années et je ne sais me déplacer en rue, en bus, en train, qu'avec la canne, il n'y a qu'à la maison et au jardin, que je me débrouille sans.

Je pourrais solliciter une allocation de handicapé, je doute de l'obtenir vu que, par exemple, celle dont bénéficie ma compagne Annick n'est que de 105 €/mois parce que calculée en tenant compte de mes revenus. Son allocation nous permet d'avoir une carte de handicapé pour nous permettre de stationner notre auto gratuitement, et peut-être si nous changeons de voiture u jour d'éviter la TVA sur véhicule neuf.

Je sais que je ne suis plus opérable, que mon pied n'ira jamais mieux et que je n'ai droit à rien ou pas grand chose. Malgré nos deux infirmités, ma compagne et moi avons encore, rarement il est vrai, des rapports sexuels, nous nous aimons et c'est très bien ainsi.

PLACE AUX IMAGES !!!

Chanson de circonstance pour vous aider à supporter les photos...

Carlos - Les pieds bleus (1971)

Les gros plans sur mon pied

Je n'ai commencé à faire des photos de mon pied que lors des soins infirmiers reçus à la maison plus de deux mois après mes opérations, ces photos ne sont pas commentées, ni datées, elles sont visible en plus grand format en cliquant dessus, attention : ces images ne sont pas "ragoutantes" et peuvent émouvoir les personnes sensibles même si elles ne présentent que des plaies superficielles.

Sachez pour information qu'il y a deux plaies, celle de la malléole intérieure que j'ai surnommée : "LA PIZZA" et celle sur le côté gauche longue où on pouvait voir "bouger" le tendon, que j'ai surnommée : "L'OSSO-BUCCO".

Merci aux infirmières de la Maison Médicale de Marbais pour leurs soins professionnels et leur patience avec moi qui n'ai pas toujours été un "client" facile.

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Les autres images avec fauteuil, béquille et canne(s)

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15 juillet 2013 namur photo delwiche 1 13954 10204930924887488 6537079905952346426 n 1 17et18maiphotosariane 008 11053473 10204784564388567 7704224805090527360 n Gruissan 26 mai 15b Josiane02a 

Qelques vidéos en rapport avec mon foutu pied...

Premières visites à l'Hôpital.MPG

LE BAIN DE PIEDS Film

5 avril 2012 à l' Hosto.MPG

Chevaljak à béquilles.MPG

Date de dernière mise à jour : 22/12/2019

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