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Se saouler avec du yaourt !

SE SAOULER AVEC DU YAOURT ?

C'est possible à condition de boire des paquets de litres de votre yaourt préféré.

Voici un article publié dans le Vif en Ligne qui nous indique qu'il y a de l'alcool dans plein d'aliments solides et liquides sans que ce soit annoncé sur leur emballage.

Du temps où je fréquentais les réunions des Alcooliques Anonymes on nous disait souvent que une seule praline "Mon Chéri" pouvait nous remettre l'envie de boire de l'alcool.

Dans cet article nous verrons que l'alcool naturel de certains nutriments c'est difficile de passer à côté dans la vie de tous les jours à moins d'appliquer pour notre alimentation toute une série d'interdits. Nous verrons aussi que l'alcool est sciemment introduit dans certains produits de bouche par les fabricants sans que ce soit dit...

Ces aliments qui contiennent de l’alcool «caché»: pourquoi ce n’est pas sans danger pour la santé

Soraya Ghali Journaliste au Vif05-04-2024, 

La présence d’alcool dans la nourriture ou certains remèdes est liée à des réactions chimiques ou au procédé de fabrication. Et elle n’est pas toujours indiquée sur l’étiquette.

Caché, vraiment? L’alcool présent dans certains produits s’y trouve naturellement. Au cours de la fermentation, de l’alcool est libéré. Quand des micro-organismes (levures, moisissures, bactéries) «digèrent» les sucres des aliments contenant des glucides, ils génèrent inévitablement deux sous-produits: un gaz – le gaz carbonique – et un liquide – l’alcool éthylique, aussi connu sous le nom d’éthanol, l’ingrédient présent dans les boissons à base d’alcool. C’est le cas du pain ordinaire, du kéfir, du kombucha, des jus de fruits frais ou encore des yaourts.

Mais certaines étiquettes sont silencieuses. L’alcool est ajouté dans des aliments par les industriels, y compris les plus inattendus: des crèmes glacées, le pain de mie, des brioches, des moelleux, des pâtes feuilletées et brisées, des confitures, de la sauce soja, des plats cuisinés… Le tout légalement, puisque l’obligation d’indiquer la présence d’éthanol ne porte que sur les boissons et leur vente et non sur l’ensemble des denrées alimentaires et leur consommation.

L’alcool éthylique est en effet utilisé comme support pour les arômes naturels (de vanille, de rhum, de café…) pour en modifier le goût. Il joue également le rôle de conservateur, en bloquant la croissance de micro-organismes, notamment les moisissures et les levures. Certes, il est ajouté en quantité limitée, mais parfois parfaitement décelable à l’analyse: 1,28 gramme pour 100 grammes dans ces sandwichs au lait, 1,21 gramme pour 100 grammes dans ce cake aux fruits, 1,1 gramme pour 100 grammes dans cette panna cota, 0,93 gramme pour 100 grammes dans cette génoise nappée et fourrée de chocolat…

Des groupes à risque

De faibles concentrations d’alcool, certes, mais qui exposent les sujets qui, après une cure de désintoxication, doivent observer une abstinence totale et définitive, les malades (comme les insuffisants hépatiques et les épileptiques) dont l’affection nécessite la même abstinence, ou dont le traitement comporte des médicaments totalement incompatibles avec l’alcool. Aussi, chez les anciens alcooliques, l’ajout d’éthanol peut entraîner une pression addictive, c’est-à-dire une envie impérieuse de boire. Le circuit de la récompense, stimulé par un neurotransmetteur (la dopamine) produit en excès, est en effet très rapidement réactivé. Et cette hyperactivité cérébrale empêche les dépendants de se libérer de leur addiction.

Lire aussi | 0,5% d’alcool dans… les boissons sans alcool : «Ça suffit pour réactiver l’envie de boire.»

D’autres groupes à risque, les enfants ainsi que les femmes enceintes ou allaitantes, sont également concernés. Chez ces dernières, des expositions, mêmes minimes, peuvent déjà provoquer chez le fœtus des troubles moteurs et des anomalies neurologiques. Une étude, menée en Allemagne et publiée en 2022 dans Journal of Analytical Toxicology, montre qu’aucun aliment analysé ne dépasse le taux légal de 0,5 gramme par litre. En revanche, elle révèle que les jus de fruits, en particulier, présentent un niveau critique d’éthanol pour les enfants et largement supérieur à celui indiqué par l’Agence européenne des médicaments (six milligrammes par kilo de poids corporel).

Dans des «remèdes naturels»

Des produits pharmaceutiques (médicaments, compléments alimentaires, préparations homéopathiques) sont dans le même cas, et certains, en vente sans ordonnance, n’informent pas le consommateur sur la présence et la quantité d’alcool. Qu’il s’agisse de teintures mères (solutions hydroalcooliques issues d’un mélange de plantes fraîches et d’alcool entre 60 et 90 degrés), de concentrés de nutriments (vitamines, etc.), de sirops à base de plantes, l’éthanol est principalement utilisé comme solvant, c’est-à-dire pour dissoudre le principe actif, comme excipient (composant inerte), comme simple conservateur ou encore «sans aucune raison valable», selon le Conseil supérieur de la santé (CSS). Ainsi les «élixirs naturels» de Bach, du nom d’un médecin homéopathe anglais qui prétendent soigner chaque état psychologique négatif, sont tous obtenus après macération alcoolique dans du… brandy.

«Sans plus de précisions, aucune teneur en alcool “acceptable” ne peut être déterminée.»

Jean Nève, expert scientifique en sciences nutritionnelles (Conseil supérieur de la santé).

Consulté par le SPF Santé public, le CSS a remis un avis, en juin 2023, sur la sécurité des compléments alimentaires contenant de l’alcool et susceptibles d’être administrés aux enfants et aux adolescents. Ses experts estiment qu’«à ce stade, un enfant ou un adolescent consommant ce type de remèdes, toutes formes confondues (NDLR: teintures mères, fleurs de Bach, sirops, etc.), peut ingérer des doses non négligeables d’alcool, allant jusqu’à plusieurs grammes par semaine».

Lire aussi | Ces jeunes qui rejettent l’alcool: «Je suis parfois vue comme la rabat-joie» (enquête)

Surtout, le rapport épingle la difficulté d’identifier clairement la présence et la quantité d’éthanol dans les produits vendus sans ordonnance. Les données récoltées auprès de fabricants demeurent «incomplètes, non contrôlées et nullement fiables». Ils sont souvent commercialisés sans stipuler la teneur exacte en alcool, la quantité apportée par la posologie journalière et l’impact d’une prise chronique sur la santé. «Sans plus de précisions, aucune teneur en alcool « acceptable » ne peut être déterminée pour ces produits», note Jean Nève, expert en chimie thérapeutique et sciences nutritionnelles auprès du Conseil supérieur de la santé. Les douze experts n’ont évidemment pas pu étudier les milliers de sirops et de remèdes naturels, mais parmi ceux qu’ils ont analysés, certains contenaient jusqu’à… 60% d’éthanol.

L’organe consultatif demande l’obligation pour les fabricants de dévoiler la teneur en éthanol, de calculer précisément la dose d’alcool ingérée selon la posologie recommandée selon l’âge, et de l’indiquer sur l’étiquette ainsi que les risques encourus. A cette obligation s’ajoute celle de devoir démontrer que l’éthanol est absolument indispensable dans ces préparations. Un nouvel avis était entendu en septembre 2023, après les retours de l’industrie. Il n’est pas encore prêt.

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La Mère Docu présente un article datant du 19 juillet 2018 sur Allodocteurs.fr

Un yaourt saveur mojito, un bonbon-spritz, un gel douche Pina Colada, un sirop gin fizz… De nouveaux produits font leur apparition dans les rayons des supermarchés. Tous ont en commun d’avoir un emballage aux couleurs de ces cocktails alcoolisés, d’avoir le goût ou l’odeur de ces cocktails, sans être alcoolisés.

Un flou organisé par les industriels

Ces produits sont particulièrement mis en avant en période de congé estival où les cocktails alcoolisés sont très consommés. Les clients visés : les enfants et les jeunes, même si les marques concernées s’en défendent.

Le Pr Amine Benyamina, psychiatre à l’hôpital Paul Brousse de Villejuif se dit « scandalisé » par cette tendance marketing : « Les industriels construisent un message où la consommation d’alcool est banalisée, et même valorisée car elle est associée aux valeurs d’insouciance, de vacances, d’été.  On devient dépendant à l’alcool à cause de facteurs génétiques, familiaux et de facteurs liés à l’environnement. Le marketing fait partie de cet environnement.  Ces produits génèrent un flou sur la présence d’alcool ou pas dans un produit. Résultat : un enfant va passer d’un produit sucré à un produit alcoolisé sans même s’en rendre compte. Sensibilisé, il va se tourner volontiers vers des cocktails alcoolisés dont il connaît le goût et le nom » conclut le médecin.

Des enfants trop tôt sensibilisés à la consommation d’alcool

Les industriels contactés pour réagir n’ont pas - à ce jour - donné suite à notre demande d’interview.

Même si d’un point de vue de santé publique, leur démarche est critiquable, elle est légale : la loi n’interdit pas la vente de ces produits. Une réalité que dénonce le Pr Amine Benyamina : « L’Etat est tétanisé par le lobby de l’alcool. Il faudrait des vraies mesures sur la publicité mais on ne les a toujours pas ! On a une loi vide de tout… »  regrette le président de la Fédération française d’addictologie.

La consommation d’alcool est en hausse chez les jeunes. En près de dix ans, de 2005 à 2014, la part des 18-25 ans ayant connu une ivresse dans l’année est passé de 33% à 46%, et la part de ceux en ayant connu au moins trois a presque doublé (source : Inpes).

 

Les liens de la Mère Docu

Cliquer sur :

100 prduits alimentaires contenant de l'alcool.

en fait il y en a 69 qui contiennent de l'alcool mais quand même édifiant, cliquez sur les liens de cette page pour avoir la composition de ces 100 denrées.

Au départ du pain de mie : le rapport pain/alcool

un article très intéressant et fouillé !

Date de dernière mise à jour : 07/04/2024

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