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Covid-19... le retour ?

Article du Journal International de Médecine du 26 mai 2025

Covid-19 : le grand retour du virus ?

Quentin Haroche | 26 Mai 2025

Cinq ans après le début de la pandémie, l’Extrême-Orient est touché par une nouvelle vague et un nouveau variant a été détecté en France.

Il semblait avoir disparu presque aussi soudainement qu’il était venu. Depuis près de trois ans maintenant, la Covid-19, qui avait bouleversé la vie de milliards d’individus et causé la mort de millions de personnes, semblait s’être retirée de la scène.

Mis à part quelques poussées épidémiques éparses, le virus s’était fait très discret partout dans le monde. Mais un peu plus de cinq ans après le début de la pandémie, la Covid-19 est peut-être en train de faire son grand retour, dans la région même où elle avait fait parler de lui pour la première fois : en Asie.

Plusieurs pays asiatiques font en effet face depuis plusieurs semaines à une recrudescence spectaculaire de l’épidémie. Ce mercredi, le ministère de la santé de Thaïlande a indiqué que plus de 100 000 cas de Covid-19 ont été recensés dans le pays depuis le début de l’année.

A Taiwan, le centre de contrôle des maladies (CDC) local indique que près de 10 000 consultations pour suspicion de Covid-19 ont été enregistrées durant la semaine du 4 mai, soit une hausse de 66 % en une semaine et les autorités appellent les personnes à risque à se faire vacciner de nouveau. 

Comme lors de la pandémie, les informations provenant de Chine populaire sont plus éparses, la faute à la censure des autorités. Le CDC chinois reconnait cependant que le taux de positivité des tests Covid est passé de 7,5 % la semaine du 31 mars à 16,2 % celle du 28 avril.

La région de Canton dans le sud du pays serait la plus touchée, avec plus de 20 000 cas en un mois selon les médias taiwanais. « La Covid est de retour » n’hésite pas à titrer un journal cantonais.

Un nouveau variant détecté en France

La ville de Hong Kong semble être la plus durement touchée par cette nouvelle vague épidémique. Dans la cité autonome de 7,5 millions d’habitants, au moins 30 personnes sont mortes de la Covid-19 en quatre semaines rapportent les médias locaux.

Rappelons cependant que ces chiffres sont sans commune mesure avec ceux de la pandémie : lors du seul mois de mars 2022, au plus fort de la crise sanitaire, 7 000 personnes avaient perdu la vie à Hong Kong.

Comme il y a cinq ans, cette vague épidémique en Asie peut-elle toucher le reste du monde ? Impossible à dire pour le moment, mais il est certain que le virus circule sur toute la planète. Un nouveau variant du SARS-Cov-2 détecté en Chine en janvier dernier, le NB.1.8.1, qui semble être à l’origine de cette vague asiatique, a été identifié dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis.

Ce vendredi, le centre national de référence des virus de Lyon a indiqué avoir recensé quatre cas de ce nouveau variant en France, les premiers dans notre pays.

Les informations sur ce variant sont pour le moment parcellaires et proviennent essentiellement d’études chinoises. « NB.1.8.1 a conservé une forte affinité pour l’ACE2 et une capacité d’échappement immunitaire humorale qui conforte son potentiel de dominance future » peut-on lire dans une étude publiée en pre-print le 1er mai dernier.

« Les Chinois ont l’air de dire que ce variant aurait un avantage de croissance, il entre plus vite dans les cellules et se reproduit » résume le Dr Bruno Lina, virologue au CHU de Lyon.« Ses spécificités préfigurent probablement que ce variant du virus devienne majoritaire dans le futur ».

Pas d’inquiétude selon l’OMS 

Pour le moment, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) se montre rassurante. Certes, elle a classé ce nouveau variant en « variant sous surveillance » mais pas encore en « variant préoccupant » comme certains de ses illustres prédécesseurs (Beta, Delta, Omicron…).

Pour l’agence onusienne, ce variant est certes probablement plus contagieux que les précédents, mais « les données actuelles n’indiquent pas que ce variant entraîne une forme plus grave de la maladie ». Considérant que le risque posé par ce variant est « faible à l’échelle mondiale », l’OMS estime également que « les vaccins contre la Covid-19 actuellement approuvés devraient rester efficaces ».

Pour le virologue Yves Buisson, il est d’ailleurs possible que la poussée épidémique en cours en Asie pourrait être lié au fait que les populations locales y auraient été vaccinées « avec des vaccins qui ne sont pas des vaccins à ARN messager ».

« Or, il semble que ces vaccins traditionnels neutralisent beaucoup moins bien le virus » affirme le virologue. L’histoire de la Covid-19 nous a cependant appris à être prudent avec de telles affirmations : attention à ne pas être contredit par l’avenir.

Date de dernière mise à jour : 26/05/2025

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