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Cancer du col de l'utérus

Journal International de Médecine du 2 mai 2025

Le Danemark en passe d’éradiquer le cancer du col de l’utérus : un modèle de santé publique à suivre

Juliette Seblon|02 Mai 2025

D’ici 2040, le Danemark pourrait devenir l’un des premiers pays au monde à éliminer totalement le cancer du col de l’utérus. Cette perspective historique repose sur une combinaison gagnante de prévention vaccinale et de dépistage organisé, portée par une mobilisation exemplaire et des politiques de santé publique cohérentes. Alors que ce cancer reste encore à l’origine de 3 000 cas annuels en France, le modèle danois mérite toute l’attention.

Des chiffres qui témoignent d’une avancée décisive

En 2024, l’incidence du cancer du col de l’utérus au Danemark est passée sous la barre des 10 cas pour 100 000 femmes, contre 40 dans les années 1960. Chez les jeunes femmes de 20 à 29 ans, ce taux est déjà de 3 pour 100 000, inférieur au seuil d’éradication fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui est de 4 pour 100 000. C’est un tournant dans l’histoire de la cancérologie : cette pathologie, autrefois parmi les plus fréquentes chez les femmes, pourrait bientôt disparaître du paysage épidémiologique danois.

Vaccination et dépistage : un tandem gagnant

Le succès du Danemark repose avant tout sur une couverture vaccinale exceptionnelle contre les papillomavirus humains (HPV), responsables de plus de 90 % des cancers du col. Dès l’âge de 12 ans, 89 % des garçons et des filles reçoivent leur première dose de vaccin, frôlant ainsi l’objectif de 90 % fixé par l’OMS. À cela s’ajoute une participation au dépistage organisée autour d’un programme national bien structuré, avec un taux d’adhésion de 60 %, proche de l’objectif international de 70 %.

Des leviers innovants pour atteindre les populations éloignées

La Ligue danoise de lutte contre le cancer souligne que des disparités persistent dans la couverture vaccinale et le recours au dépistage, notamment selon les critères sociaux et culturels. Pour y remédier, des solutions comme l’envoi de tests à domicile sont désormais envisagées, afin d’élargir encore la participation et garantir l’équité d’accès aux soins préventifs. C’est en identifiant ces freins spécifiques que le Danemark espère aller plus loin.

Une réussite fondée sur la science et la coopération

Ce résultat est l’aboutissement de décennies de recherche épidémiologique, virologique et immunologique. La publication de Susanne Krüger Kjær dans le Journal des médecins danois insiste sur l’importance d’une approche intégrée, combinant avancées scientifiques et forte coopération. C’est cette synergie qui permet aujourd’hui d’envisager, avec rigueur et optimisme, l’éradication d’un cancer autrefois redouté.

Un appel à l’action pour les autres pays européens

En France, malgré une amélioration progressive, le taux de vaccination reste insuffisant : en 2023, seuls 48 % des adolescents de 12 ans étaient vaccinés. Ce retard, comparé aux pays nordiques, illustre un besoin urgent de renforcer les campagnes de sensibilisation, notamment en milieu scolaire, et d’améliorer l’accessibilité du dépistage.

Cancer uterus

Date de dernière mise à jour : 02/05/2025

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