La Meuse en ligne 15 oct 2025
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« Ils visaient clairement les têtes » : le témoignage choc de Jean, victime de « violences policières » à la manifestation nationale à Bruxelles
Jean, chercheur d’emploi dans l’administration publique et le secteur associatif, a manifesté mardi 14 octobre à Bruxelles contre le gouvernement Arizona. Il raconte avoir été violemment frappé par des policiers lors de la dispersion de la manifestation.
Témoignage
Par J.P.
Publié le 15/10/2025 à 17:31
Encore marqué physiquement par la veille, Jean décide de témoigner de ce qu’il a vécu lors de la manifestation de ce mardi à Bruxelles. « J’étais à la manif avec des amis. Je me suis retrouvé coincé dans une nasse au boulevard Pachéco. Les policiers étaient enragés, ils avaient vraiment l’air de vouloir se défouler ». Une scène de chaos s’en est suivie.
L’état dans lequel était Jean après la manifestation - FB / Belga
Selon lui, la situation a dégénéré rapidement : « Ils ont commencé par gazer tout le monde pour ensuite taper plus facilement dans le tas. Ils visaient clairement les têtes ». Jean décrit une scène horrible, marquée par la violence et les insultes. « Plusieurs personnes étaient en sang, plusieurs étaient à terre et personne ne représentait une menace. Ils insultaient tout le monde ». Il raconte avoir été marqué par une phrase qu’un policier aurait dit : « Aujourd’hui, on va vous défoncer ».
Pris au piège, il raconte avoir essayé de se protéger. « Je me suis retrouvé en première ligne, coincé entre la police et les manifestants. Le policier le plus proche m’a frappé à de nombreuses reprises tout en insultant. J’ai compté six marques de matraque sur moi. J’ai été ouvert à la tête, je saignais abondamment ».
Une enseignante à ses côtés
Il se souvient aussi d’une femme blessée à ses côtés : « Une dame avec un manteau vert, sans doute de la CSC, disait qu’elle était enseignante et demandait à pouvoir partir. Les policiers lui ont dit de ‘fermer sa gueule’. Finalement, un policier aurait demandé de faire sortir la dame mais ‘pas ceux en noir’ ».
C’est en suivant cette femme que Jean parvient à quitter la masse : « Heureusement, on n’était pas habillés en noir. Peut-être qu’ils m’ont laissé passer parce que j’étais couvert de sang, je ne sais pas trop ».
Aux urgences de la clinique Saint-Jean, il décrit la scène : « J’ai vu beaucoup de personnes avec le crâne en sang ou le visage brûlé par les lacrymos. Le médecin qui m’a recousu m’a dit que c’était comme ça à chaque manif : les urgences sont pleines, ils finissent à court de kits pour les sutures ».
Date de dernière mise à jour : 15/10/2025
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