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A propos de l'extension de Liège Airport

La Meuse - 5 mai 2022

Oupeye dit «non» au développement de Liege Airport

On annonce beaucoup plus d’avions dans les 20 prochaines années. - M.C.

On annonce beaucoup plus d’avions dans les 20 prochaines années.

 

Par Aurélie Drion

| Publié le 5/05/2022 à 07:59

Oupeye vient de rendre son avis dans le cadre de la demande de renouvellement de permis de Liege Airport. Et il est négatif. Le Collège pointe notamment des manquements dans l’étude d’incidences sur l’Environnement.

L’enquête publique relative à la demande de renouvellement du permis de Liege Airport est terminée depuis ce 21 avril et, dans ce cadre, plusieurs communes sont appelées à rendre un avis. C’est notamment le cas d’Oupeye.

Si au regard du nombre d’emplois générés par Liege Airport, on pouvait s’attendre à un « oui mais conditionné », c’est finalement un avis négatif qu’à rendu, ce lundi, le Collège oupeyen. Ce dernier veut que soit mis en place une série de garde-fous qui préserveront la santé et la qualité de vie de la population aux alentours et par là même de ne plus tout focaliser sur les seuls intérêts économiques.

Avis motivés

Son avis a été motivé par trois éléments : la projection de l’augmentation du trafic aérien jusqu’en 2043 ; les conclusions du procès-verbal de clôture d’enquête publique et l’avis négatif de la CCATM du 26 avril dernier

En ce qui concerne la projection de l’augmentation du trafic aérien jusqu’en 2043, Oupeye estime que «  d’autres mesures à ce qui est mis en place doivent être prises afin de prendre en considération l’augmentation du trafic d’ici 2043 et indirectement des nuisances qui en découleront. À savoir : des restrictions d’horaires ; une diminution des vols en soirée (19-23h) et la nuit (23-7h) ; et que la piste de contingence doit garder sa destination actuelle et ne pas devenir  une "seconde piste principale".

« Nous n’avons aucune garantie concernant l’avenir des nuisances et ce qui nous inquiète également, c’est l’augmentation de 30 % des vols inversés », précise Serge Fillot, bourgmestre d’Oupeye.

Les vols inversés

L’étude d’incidence met effectivement en avant l’accroissement des vols inversés, c’est-à-dire que lorsque le vent est de secteur nord-est, les décollages se font en direction de Fexhe-Slins et non pas Saint-Georges-sur-Meuse. Le sens des atterrissages est également inversé. L’étude d’incidences estime que l’accroissement des vols inversé serait de l’ordre de 30 % entre 2019 et 2043.

Mais pour le Collège, rien n’est moins sûr, surtout au regard des changements climatiques qui pourraient engendrer une augmentation des vents continentaux en direction du Sud-Ouest. « Il est nécessaire de contrôler cette estimation projetée en mesurant l’impact sonore des vols inversés. Le collège demande l’installation de sonomètre supplémentaire sur le territoire d’Oupeye, notamment dans le village de Hermée. »

Enfin, les remarques formulées par les 39 réclamants oupeyens rejoignent la position de la CCATM. La Commission Communale de l’Aménagement du Territoire et de la Mobilité estime en effet que l’étude d’incidences comporte une série de manquements principalement environnementaux. Il n’y a pas d’étude complète des émissions de CO2 et de leur incidence sur le climat ; pas d’analyse satisfaisante concernant les émissions de polluants dans l’air dues aux avions ; pas d’analyse complète des nuisances sonores ni de leur impact sur la santé et pas de prise en compte des recommandations de l’OMS sur les niveaux d’exposition.

Mais formule aussi des propositions

S’il a dit non, ce n’est pas sans formuler certaines propositions et demandes concrètes.

Oupeye réclame une étude d'incidences globales correcte. Celle-ci devra comprendre « les conséquences sur la santé des riverains de toute l’agglomération liégeoise et au-delà de l’exposition au bruit selon les normes préconisées par l’OMS ; les impacts sur la qualité de l'air des émissions de polluants par les avions et les camions selon les normes OMS.

Il faudra également que soit réalisé un monitoring constant de la dispersion de tous les polluants liés aux moteurs d’avions et aux générateurs de courant; un monitoring des émissions de CO2 liées à l’ensemble de l’activité aéroportuaire en ce compris les émissions induites par les avions ».

Enfin, il faudra que soit également analysé « l’impact sur le tissu économique local (notamment la balance entre les emplois créés et ceux potentiellement détruits) du développement d’une activité (subsidiée) favorisant l’e-commerce et l’importation à moindre coût de produits fabriqués ailleurs. ».

A.Dr.

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